
Ishikawa Jun (1899‑1987) était un romancier au style marqué et un critique littéraire à la fois méditatif et analytique sur la littérature et le langage.
Dans ses romans, sa prose est si caractéristique qu’elle en devient singulière, parfois difficile à déchiffrer même pour des lecteurs japonais.
Dans un passage tiré de ses « Fragments sur la discussion littéraire », il exprime sa conception de la prose :
La prose existe pour l’invention, et non pour parler de l’invention. Même si l’invention se manifeste par les mots, elle n’apparaît qu’en une forme partielle et déterminée. Tout comme la vie réside dans l’homme, un secret de genèse est inhérent aux choses. Quel que soit l’artifice que l’on tente pour parler des choses, leur secret s’échappe toujours.
La prose sert à inventer, mais ne peut saisir pleinement l’invention elle‑même, et le secret des choses échappe toujours aux mots, ce qui est typique de la pensée d’Ishikawa Jun.
Sa nouvelle « Le Cerisier de montagne » illustre bien sa prose. Dans ma traduction suivante, j’ai tenté de conserver son style autant que possible, afin que le lecteur français puisse en percevoir l’essence.
Le Cerisier de montagne

