Chuya Nakahara « Voici venir les temps…. » Un héritage de Baudelaire

« Voici venir les temps…» de Chuya Nakaraha est un sonnet qui se montre à l’évidence comme un héritage de « Harmonie du soir » de Charles Baudelaire, dont voici les deux premiers vers :

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir :

Pourr afficher sa dette et sa lignée poétiques, Nakahara cite pour épigraphe une sorte de traduction de ces vers, accompagnée du nom du poète français, :

Voici venir les temps où chaque fleur se parfume dans un encensoir
Baudelaire

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Chants japonais de l’automne 秋を歌う和歌

Les Japonais sont particulièrement sensibles à la beauté de l’automne. La Preuve en est qu’il y tant de wakas (chants japonais) qui chantent cette saison aussi belle que langoureuse.

Voici quelques wakas de l’automne.

Le printemps ne connaît que la pleine floraison, l’automne est meilleur quant à la tristesse des choses (monono-awaré). (auteur inconnu)

春はただ 花のひとへに 咲くばかり、もののあはれは 秋ぞまされる (詠み人知らず)

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Chûya Nakahara « Os »

De « Os », Kobayashi Hidéo, meilleur et pire ami de Chûya Nahahara, a fait un éloge et a affirmé que ce poème se compose uniquement de paroles de chant, dépouillé des artifices de la poésie moderne : combinaison compliquée d’images mentales, adjectifs de haute couleur, habile utilisation de mots particuliers et sensitifs, efforts pour saisir l’insaisissable, etc.

Ailleurs, Kobayashi disait que c’était un poème de la jeunesse, et non pas celui de l’enfance. 

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Kenji MIYAZAWA, Préface du Restaurant qui commande beaucoup.

Kenji MIYAZAWA (1896-1933) est un poète et conteur, profondément enraciné dans la région nordique du Japon. 

À 13 ans, il a commencé à s’intéresser à la géologie et a fait une collection de minéraux. D’autre part, il a composé des tankas, chants traditionnels en 31 syllabes (5/7/5 7/7). Ces intérêts scientifiques et littéraires marqueront les poèmes et les contes qu’il rédigera dans sa maturité.

Il s’est également intéressé aux problèmes sociaux de la paysannerie et a intégré une école supérieure d’agronomie dans l’espoir de pouvoir être utile pour la communauté agricole de sa région. 

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Chūya Nakahara « Romance sans paroles » – C’est l’extase sensitive

Le titre de ce petit poème, « Romance sans paroles » vient sans aucun doute de celui du recueil de Paul Verlaine, Romances sans parles. Celui-ci se calque de son côté sur « Lieder ohne Worte (songs without words) » de Mendelssohn.

Chūya, tout en reconnaissant sa dette poétique envers Verlaine, chante un poème de Ça sur la trace de « C’est l’extase langoureuse », premier vers de « Ariettes oubliées I ».
https://bohemegalante.com/2019/07/10/verlaine-ariettes-oubliees-i/

Romance sans paroles

Ça se trouve au loin
Je dois attendre ici
Ici l’air est rare et pâle
Clair et faible comme racine de ciboule

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Chūya Nakahara « La Voix de la Vie »

Chūya Nakahara (1907-1937) est un poète lyrique, parfois qualifié de « Rimbaud japonais », pour ses traductions des poèmes en vers du poète français aussi bien que pour ses propres poèmes de tendance symboliste. 

Dans son enfance, il a su composer des tankas, chansons traditionnelles en 31 syllabes (5/7/5 7/7), dont certaines ont été publiées dans un journal local. 

En 1923, il a connu le mouvement du dadaïsme, et a entamé quelques poèmes de cette tendance à tel point qu’on l’appelait « dada-san »(Monsieur Dada). Puis, la lecture de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud l’ont orienté vers un symbolisme, présenté par Arthur Simons dans Le Mouvement du symbolisme dans la littérature.

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