
Zhuangzi encourage à suivre la Nature sans agir de manière volontaire, c’est-à-dire à cultiver la spontanéité naturelle, afin d’atteindre le « non-agir » et l’errance insouciante ; ainsi peut-on demeurer sur « la Voie », qui est le Tao, ce processus par lequel tout naît, se métamorphose et s’efface dans l’ordre naturel du monde. Il met également en avant des pratiques de maîtrise de soi et de l’énergie intérieure, fondées sur la quiétude et l’absence de pensée.

Le conte de Hundun (渾沌), qui clôt les « chapitres intérieurs » du Zhuangzi, l’un des grands textes du taoïsme, peut être lu comme un récit condensant et éclairant l’essentiel de la pensée de notre auteur.
L’empereur de la mer du Sud s’appelait Shu (儵), celui de la mer du Nord s’appelait Hu (忽), et l’empereur du Centre était Hundun (渾沌). Shu et Hu se rencontraient parfois sur la terre de Hundun, qui les accueillait très généreusement. Shu et Hu, voulant remercier Hundun de sa bonté, dirent : « Tous les hommes ont sept orifices pour voir, entendre, manger et respirer, mais lui n’en a aucun. Essayons d’en percer. » Ils percèrent un orifice par jour, et au septième jour, Hundun mourut.
南海之帝為儵,北海之帝為忽,中央之帝為渾沌。儵與忽時相與遇於渾沌之地,渾沌待之甚善。儵與忽謀報渾沌之德,曰:「人皆有七竅 以視聽食息,此獨无有,嘗試鑿之。」日鑿一竅,七日而渾沌死。