フランス文学を代表するバルザックの『幻滅』が、グザヴィエ・ジャノリ監督によって映画化された。その紹介と、監督グザヴィエ・ジャノリと主演バンジャマン・ボワザンのインタヴュー。
Balzac, incroyablement moderne
Cette année, Xavier Giannoli adapte sur grand écran « Les illusions perdues » de Balzac. Un défi puisque le roman, l’un des plus célèbres de la littérature française, n’avait jamais été adapté au cinéma jusque-là. Un défi, aussi, parce que « Les illusions perdues » fait en réalité partie du grand ensemble de l’œuvre de Balzac qu’il appelait « La comédie humaine ». On en parle avec Ambre Chalumeau dans sa Brigade. « Les illusions perdues » de Balzac fait partie d’une trilogie, précédé du « Père Goriot » et suivi de « Splendeur et misères des courtisanes ». Le tout faisant lui-même parti de « La Comédie humaine », le projet le plus ambitieux d’Honoré de Balzac. À une époque où les naturalistes Cuvier et Buffon se lancent dans une classification des espèces, Balzac décide lui aussi de créer sa propre classification, cette fois sociologique et morale. Son ambition : présenter tous les types de caractères humains, créer une société de fiction qui serait aussi grande et précise qu’un registre de l’état civil. Pour Balzac, tout sujet devient littéraire : il s’intéresse aussi bien à l’aristocratie qu’à la pègre, la médecine ou la prostitution. Dans « Les Illusions perdues », Balzac veut raconter de l’intérieur le milieu du journalisme. En 1837, lorsqu’il publie son roman, le monde assiste à l’essor du journalisme, de la publicité et de l’industrie du spectacle. À l’époque, les journalistes sont principalement des critiques littéraires ou de théâtre et d’opéra. Balzac crée donc le personnage de Lucien de Rubempré, un jeune poète qui quitte son Angoulême natale pour monter à Paris où il veut devenir un artiste renommé. Faute d’avoir un pied dans la haute société et sans le sou, il devient journaliste et découvre l’effervescence du milieu mais aussi ses magouilles.
Xavier Giannoli et Benjamin Voisin subliment “Les illusions perdues”
Le capitalisme, les fake news, la publicité, les journalistes qui flattent nos bas instincts, mais aussi les industriels qui s’emparent des journaux, la marchandisation du corps des femmes, la corruption : tous ces thèmes très actuels, Honoré de Balzac en parlait déjà il y a plus d’un siècle dans « Les illusions perdues ». Pour la première fois, ce roman majeur de la littérature française est adapté au cinéma par Xavier Giannoli. Dans le rôle principal, celui de Lucien de Rubempré, il a choisi Benjamin Voisin, 24 ans, découvert dans « Un vrai bonhomme » et « Été 85 ».