
De « Os », Kobayashi Hidéo, meilleur et pire ami de Chûya Nahahara, a fait un éloge et a affirmé que ce poème se compose uniquement de paroles de chant, dépouillé des artifices de la poésie moderne : combinaison compliquée d’images mentales, adjectifs de haute couleur, habile utilisation de mots particuliers et sensitifs, efforts pour saisir l’insaisissable, etc.
Ailleurs, Kobayashi disait que c’était un poème de la jeunesse, et non pas celui de l’enfance.
Os
Voilà, voilà mes os,
Déchirant cette chair impure
Pleine de peines senties de mon vivant,
Lavée blanchement par la pluie,
Surgissant d’un coup, la pointe de mes os.
Ils sont sans lustre,
Ils sont vainement blancs,
Ils absorbent la pluie,
Ils sont frappé par le vent,
Ils reflètent un peu le ciel.
Lorsque j’étais en vie,
Il arrivait que ces os étais assis
au milieu de la foule dans un restaurant,
et qu’ils mangeait des légumes cuits à la vapeur,
Si on y pense, c’est rigolot.
Voilà, voilà mes os —
Est-ce moi qui les regarde ? C’est drôle.
L’âme survit,
Elle revient auprès des os,
Les regarde-t-elle ?
Au bord d’une rivière de mon pays natal,
Debout parmi les herbes à demi fanées,
Celui qui regarde, — est-ce moi ?
Juste à la hauteur d’une pancarte,
Mes os sont blanchement en pointe.
骨
http://nakahara.air-nifty.com/blog/2012/03/post-aeac.html
ホラホラ、これが僕の骨だ、
生きていた時の苦労にみちた
あのけがらわしい肉を破って、
しらじらと雨に洗われ、
ヌックと出た、骨の尖(さき)。
それは光沢もない、
ただいたずらにしらじらと、
雨を吸収する、
風に吹かれる、
幾分(いくぶん)空を反映する。
生きていた時に、
これが食堂の雑踏(ざっとう)の中に、
坐(すわ)っていたこともある、
みつばのおしたしを食ったこともある、
と思えばなんとも可笑(おか)しい。骨
ホラホラ、これが僕の骨――
見ているのは僕? 可笑しなことだ。
霊魂はあとに残って、
また骨の処(ところ)にやって来て、
見ているのかしら?
故郷(ふるさと)の小川のへりに、
半(なか)ばは枯れた草に立って、
見ているのは、――僕?
恰度(ちょうど)立札ほどの高さに、
骨はしらじらととんがっている。
Nakahara recourt souvent à l’onomatopée de manière à rendre son monde poétique doux et sensible.
Dans « Os », il répète à trois reprises « Shira jira to », dont la sonorité évoque la couleur blanche, associée à la couleur des os.
しらじらと雨に洗われ lavé par la pluie Shira-jira-to
ただいたずらにしらじらとvainement Shira-jira-to
骨はしらじらととんがっている Les os sont en pointe Shira-jira-to.
Comment faire sentir l’effet de cette onomatopée dans la traduction ? Voilà la question.